Le H1N1 en Tunisie, crise de panique incompréhensible!

Depuis une semaine, c’est la panique en Tunisie ! De là où je suis, à quelques milliers de kilomètres de l’autre côté de la méditerranée, je ne puis m’empêcher d’éprouver une grande sympathie et beaucoup de pitié pour cette population vivant dans une terreur et une paranoïa sans précédentes. A Tunis, les gens ont peur, et moi, à Paris, j’ai pitié ! Pas pitié de la mort imminente qui, du moins à ce qu’ils pensent, semble les traquer avec férocité, mais de la bêtise et de la naïveté dont plusieurs personnes, victimes d’un gros complot médiatique et d’une propagande démesurée pour une maladie plus qu’inoffensive témoignent. La grippe A, hachinénin comme on l’appelle ironiquement ici, fait des ravages en Tunisie. Quelques cas détectés et voilà qu’une grande pagaille, mêlée à des mesures draconiennes tout à fait inexplicables s’installent. En parcourant pages d’internet, journaux et magazines, je tombe sur de plus en plus de journalistes et chercheurs qui appellent les masses populaires à arrêter de se faire peur, à banaliser la situation, et même ignorer le vaccin, qui au passage semble plus nocif que le virus. Cette maladie, du moins aujourd’hui, ne fait pas peur, elle est moins virulente que la grippe saisonnière qui nous attaque tous les ans et qui suscite pourtant en nous une indifférence totale. J’ai envie de dire à tous ces gens qui ont peur, qui restent enfermés chez eux, ou qui prient Dieu dans les mosquées pour ne pas être atteints, qui vont voir je ne sais quel « wleyy saleh » ou qui appellent à la grève et à la fermeture des endroits publics : réveillez-vous, ouvrez les yeux, soyez réalistes, la seule chose qui fait peur dans toute cette affaire est son nom, ça sonne fort, surtout dans un pays musulman : « la grippe porcine » ! Ce qui me fait le plus rire dans tout ça, ou plutôt qui me fait souffrir, c’est ces réactions massives chez les jeunes, dans les facultés et les lycées. Un cas détecté et tout le lycée est en grève. Les amis, une grève sert à revendiquer un droit : quel droit revendiquez-vous en arrêtant les cours? Le droit à ne pas éternuer peut-être…Car si c’est le droit de vivre que vous revendiquez, il est de mon devoir de vous rappeler encore une fois qu’un jeune lycéen ou étudiant en bonne santé ne fera qu’une bonne bouchée de ce virus sans armes ni défenses, qui doit lui-même, dans son petit coin, s’interroger quant aux raisons qui font de lui l’ennemi juré de l’humanité, lui qui est venu nous faire cadeau d’une grippe sympathique et sans dangers. Ceci est tout juste lamentable. Que c’est scandaleux de voir le futur de la nation entre les bras de gens qui non seulement se font manipuler par les grands capitalistes occidentaux, mais en plus profitent d’une situation de panique générale pour réclamer des droits purement imaginaires et insensés. Au début de l’épidémie, cela aurait peut-être été légitime, alors qu’on ignorait complètement les risques liés à ce virus nouveau. Mais aujourd’hui, la vérité a éclaté, les risques sont dérisoires, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, la maladie viendra puis s’en ira, et ce n’est pas en fermant les établissements scolaires que l’on réussira à les cerner. Car voyez-vous, tous ces gens, sous de honteux prétextes visant à s’offrir quelques journées de vacances, ne resteront certainement pas chez eux…On les trouvera, avec le plus grand enthousiasme qui caractérise ce jeune et brave tunisien, dans les cafés, les salons de thé, en train d’embrasser amoureusement à tour de rôle une bonne chicha, ou dans les salles de jeux, les boîtes de nuit et autres endroits où ils seront plus que jamais en échange et en contact avec des malades potentiels. Ceci est juste un appel à un peuple manipulé par les médias étrangers, remettez vous sur pieds, ceci n’est qu’une version allégée de notre très chère grippe, alors s’il vous plaît, arrêtez de vous faire peur, de vous comporter comme si votre vie était en grand danger, de prouver regrettablement votre immaturité. Ne soyons pas les victimes de ce grand complot visant à nous affaiblir et à profiter de notre vulnérabilité pour enrichir les caisses des grands laboratoires pharmaceutiques. Alors laissons faire la chose, continuons à vivre normalement, le monde a connu pire, on est en hiver, c’est normal d’être malade deux ou trois jours, et ce n’est certainement pas ce pauvre H1N1 qui sera à l’origine d’une grosse épidémie meurtrière.